Antonine Maillet est une romancière et dramaturge acadienne née le à Bouctouche, au Nouveau-Brunswick (Canada). Ses œuvres les plus connues sont la pièce La Sagouine et le roman Pélagie-la-Charrette.
Nous allons parler aujourd'hui d'un de ses romans: Il s'agit de "Les cordes de bois"
Une tribu de femmes libres et même un peu folles, les Mercenaires, perturbe joyeusement la vie d'un petit port acadien dans les années trente, entretenant une guerre ouverte avec MacFarlane, marchand de bois, et Ma-Tante-la-Veuve, bigote régnant sur toute la population du Port. Le curé, lui, compte les points.
Afin de prendre un avantage décisif, les Mercenaires frappent un grand coup en accueillant gratis les miséreux de la contrée vendus aux moins offrants. Et le charivari tourne alors au scandale...
D'une hilarante virtuosité, Antonine Maillet fait parler avec un langage aparfois un peu difficile aux différents personnages qui apparaissent tout au long du roman: La Piroune et la Bessoune, sa fille, Barbe-la-Jeune, la vieille Ozite,Tit-Pet, Pierre à Tom, Tit-Louis entre beaucoup d'autres personnages.
La Bessoune avec son étoile dans le derrière |
Quel plaisir de lecture ! Que d'humour dans cette fresque villageoise des bords de mer en Acadie qui s'étale sur quatre générations !
Il faut juste un peu de temps pour s'habituer aux expressions, au style d'écriture et aux personnages parmi lesquels, à vrai dire, on se perd un peu quelquefois...
Les "Cordes-de-bois" c'est le nom donné à une partie du village habité par un écossais, Franck Mac Farlane, qui fait commerce dans le bois...(...)
La corde de bois est une unité de mesure du bois (de chauffage) anciennement utilisée en France (avant la Révolution française). La quantité de bois correspondait à la longueur d'une corde entourant les bois coupés, bien alignés et entreposés. A noter la longueur de la corde variait entre 6 à 13 mètres selon les régions !
(La bibliothèque de Manu)
Extraits:
"Quand la mère des filles du barbier s'est mise à entendre chaque soir, vers six heures, les talons de la Bessoune claquer sur le ciment du trottoir qui longe la seule grande rue du village, elle a dû se souvenir, Marie Rose, du tintement de la bouée mêlé au son de l'angelus du temps de la Piroune. Digne fille de sa a mère, la Bessoune venait à son tour brouiller le repas du soir des maisons du Pont. Brouiller à peu de frais pourtant. Elle ne faisait rien, la Bessoune, qu'aller et venir de Thibodeau frères au quai McFarlane , d'un pas régulier, neutre, atone,(...)
-Regardez-la, la garce!
...Non, ne la regardez pas, ça va mieux, elle ne demande que ça, vous voyez bien."
" (...) J'ai point honte de bouère, ni de manger, ni de dormir sus une paillasse, J'ai point
honte d'être encore en vie, moi, ça s'adoune. Par rapport que c'est de la graisse que j'ai tout le tour des ous, moi, pas de l'eau bénite. (...) Y en a qu'avont leux biens dans des coffres ou des bas de laine, et ces biens-là il leu faudra les quitter. D'autres avont leur héritage sous la peau, et ils l'emporteront de l'autre bôrd."
"-Avare, ma-tante-la Veuve? Mais qui c'est qui fait vivre la moitié des crassoux et sargailloux du haut du pays, si c'est point ses champs de tabac?
-Ses champs de tabac qui y rapporteriont de quoi faire vivre les pauvres et les vieux de toute la paroisse, si la chipie mettait pas tout' dans ses coffres à mesure.
-Oh!
-C'est la varité vraie!
-Et pis ça viendra après ça parler de charité!"
La Sagouine
Extraits:
"Quand la mère des filles du barbier s'est mise à entendre chaque soir, vers six heures, les talons de la Bessoune claquer sur le ciment du trottoir qui longe la seule grande rue du village, elle a dû se souvenir, Marie Rose, du tintement de la bouée mêlé au son de l'angelus du temps de la Piroune. Digne fille de sa a mère, la Bessoune venait à son tour brouiller le repas du soir des maisons du Pont. Brouiller à peu de frais pourtant. Elle ne faisait rien, la Bessoune, qu'aller et venir de Thibodeau frères au quai McFarlane , d'un pas régulier, neutre, atone,(...)
-Regardez-la, la garce!
...Non, ne la regardez pas, ça va mieux, elle ne demande que ça, vous voyez bien."
" (...) J'ai point honte de bouère, ni de manger, ni de dormir sus une paillasse, J'ai point
honte d'être encore en vie, moi, ça s'adoune. Par rapport que c'est de la graisse que j'ai tout le tour des ous, moi, pas de l'eau bénite. (...) Y en a qu'avont leux biens dans des coffres ou des bas de laine, et ces biens-là il leu faudra les quitter. D'autres avont leur héritage sous la peau, et ils l'emporteront de l'autre bôrd."
"-Avare, ma-tante-la Veuve? Mais qui c'est qui fait vivre la moitié des crassoux et sargailloux du haut du pays, si c'est point ses champs de tabac?
-Ses champs de tabac qui y rapporteriont de quoi faire vivre les pauvres et les vieux de toute la paroisse, si la chipie mettait pas tout' dans ses coffres à mesure.
-Oh!
-C'est la varité vraie!
-Et pis ça viendra après ça parler de charité!"
La Sagouine
Le Pays de la Sagouine est un parc touristique de la ville de Bouctouche, dans la province canadienne du Nouveau-Brunswick, inspiré d'un roman d'Antonine Maillet. On y retrouve des acteurs en costumes d'époque et des spectacles. Fondé en 1992, le parc a pour vocation de faire plonger les visiteurs dans l'univers de La Sagouine,
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